Ils sont différents, mais surtout se complètent. Frédéric Chaudière et Alexandre pilotent depuis 2003 une cave particulière à la fois discrète et résolument innovante.
On ne peut pas parler des frères Chaudière sans évoquer ni le Château Pesquié, à Mormoiron, ni celles et ceux qui en ont fait l’histoire : Odette et René Bastide, leurs grands-parents maternels, qui ont racheté le domaine en 1972, après un véritable coup de foudre, mais aussi l’intuition que les vins du Ventoux ont un avenir certain. Puis leur fille, Edith, et son mari Paul Chaudière, qui quittent tous deux leurs professions médicales par amour pour le domaine, et par passion pour la viticulture.
En 1989, de viticulteurs ils décident de devenir vignerons, et donc de créer leur cave particulière. Les tâches sont équitablement partagées : Paul s’occupe des vignes et de la vinification, Edith se consacre à la commercialisation et à la gestion. Un découpage qui perdure encore aujourd’hui, alors que leurs fils Alexandre et Frédéric ont pris le relais depuis 2005.
Les deux frères sont éminemment complémentaires. Alexandre a fait des études de viticulture et d’œnologie à Macon-Davayé en 2004, et se consacre fort logiquement aux mystères de la fabrication du vin, dans les terres comme dans les cuves. Frédéric, lui, sorti de Sciences-Po en 2002, fait tourner la boutique, quitte à partir, plusieurs semaines parfois, dans le monde pour vendre les vins du domaine.
Car le Château Pesquié est un OVNI :
un objet viticole non identifié. Qui a su, très vite, prendre les virages clés dans une viticulture en mutation. Dès 1985, Paul Chaudière s’engage dans la culture raisonnée. Edith, elle, se consacre à développer l’export. Et dès 2004, le domaine s’engage activement dans l’oenotourisme, créant un sentier vigneron, proposant expositions et animations dans son caveau, développant des packages découvertes.
Aujourd’hui, Alexandre et Frédéric poursuivent dans la même voie. En 2018, les 100 ha du Château Pesquié seront certifiés en biodynamie. Les vins sont commercialisés à 80% à l’export, aux Etats-Unis, en Europe et dans le Sud-Est asiatique. Et durant cette année 2017, le caveau a été entièrement repensé, avec un volume consacré aux produits du terroir, un autre à une très belle exposition pédagogique. Enfin, un espace séminaire modulable, destiné à l’accueil de groupes de 30 à 80 personnes, ne se désemplit pas. Sous l’œil attentif des deux pilotes, et de leurs prédécesseurs, les familles Chaudière et Bastide.